Je n’aime pas l’expression « le plus beau jour de ma vie » : on ne laisse aucune chance aux autres jours d’être parfois encore plus beaux.
Pourtant, ce premier-février-deux-mille-trois a été, est et sera pour toujours « un des plus beaux jours de ma vie », un peu comme une seconde date de naissance pour Violette.
Les médecins nous avaient annoncé 2 jours plus tôt qu’elle pouvait rentrer à la maison. « Je ne suis pas prête » avais-je dit, paniquée à l’idée de quitter l’hôpital qui paradoxalement me rassurait. « on n’est jamais prêt pour rien » m’a-t-on rétorqué. Cette réponse, je me la remémore souvent, c’est tellement vrai!
Ca avait été un casse-tête pour rédiger son faire-part de naissance : sa date de naissance, la date de son retour, ou plus exactement de son arrivée à la maison, ses mensurations tellement petites tant elle était née prématurée, les 81 longs jours dans ce service exceptionnel où l’on avait partagé avec toute l’équipe, en pleine nuit, les chocolats de Noël, puis la coupe de champagne de la nouvelle année que l’on nous souhaitait meilleure que la précédente…
Finalement, on a attendu qu’elle soit au chaud à la maison, comme une superstition, pour enfin faire part de sa naissance.
Le jour de sa venue au monde, il faisait à peine jour, il pleuvait, il faisait froid, c’était le lendemain d’un 11 novembre tristounet.
A sa sortie de l’hôpital, il était midi pile, un nouveau mois commençait, il avait neigé et il y avait un soleil radieux. Je me souviens de cette minuscule petite fille toute enmitouflée qui allait mettre le nez dehors pour la première fois, en ce premier février de l’année 2003, un mois jour pour jour avant la date prévue de sa naissance.
Depuis, chaque premier février résonne comme l’annonce proche des beaux jours…